Gavage des filles ou Leblouh , une violation des droits humains qui perdure en Mauritanie

Synonyme de richesse et préalable au mariage, l’obésité féminine a toujours été un critère de beauté pour l’ethnie mauresque de Mauritanie. Si le gavage traditionnel tend à disparaître, les jeunes mauresques de la capitale, Nouakchott, adoptent de nouvelles pratiques extrêmes afin de perpétuer cet idéal. Mais certaines remettent aussi en cause ces normes, dont les répercussions sanitaires et psychologiques sont dramatiques.



Cet embonpoint est fortement lié à la question du mariage. Autrefois, les jeunes filles étaient envoyées, parfois dès l’âge de 5 ans, dans des camps en région pour y être gavées pendant des mois, avec du lait de chamelle et de la bouillie de mil ingurgités en quantités astronomiques. Transformées, les jeunes filles perdaient rapidement leur apparence enfantine et pouvaient ainsi être mariées.

Pour mettre toutes les chances de leur côté, les jeunes filles achètent, dans les nombreuses boutiques marocaines de Nouakchott, des tisanes et des suppositoires pour augmenter l’appétit, ou encore des huiles de massage pour développer les rondeurs. Mais faute d’obtenir les résultats promis, les citadines se tournent désormais vers les pharmacies où elles se fournissent en sirops multivitaminés, comprimés à base de corticoïdes ou antihistaminiques qui, lorsqu’ils sont détournés de leur usage initial, entraînent une prise de poids rapide.

Les effets de cette course effrénée aux kilos sont dramatiques pour la santé de ces jeunes femmes et ont aussi psychologiques pour ces jeunes filles, coincées entre l’envie d’être conformes aux attentes de la société et leurs souhaits profonds.


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